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LES MAGASINS DE TISSUS, LES MAGASINS DE VÊTEMENTS DE TOULON

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page 1: Les magasins de tissus    page 2 : Les magasins de vêtements    page 3 : Les magasins pour les marins

Ce genre de magasins n'était pas vraiment ceux que je fréquentais le plus, étant jeune mais ils ont leur place dans l'histoire des commerces de Toulon au cours de la période 1950-1970. Leur évocation rappellera certainement beaucoup de souvenirs à ceux et celles ayant vécu à cette période. Quelle maman de l'époque n'a pas acheté des coupons de tissu chez Bouchara, à la Boule d'or ou chez Bozon-Verduraz pour se procurer des patrons, confectionner des vêtements ou des rideaux ?

 Dans les années 50 à 70, les couturières étaient encore nombreuses et la plupart des femmes de cette époque savaient encore manier l'aiguille et la machine à coudre avec dextérité pour confectionner habits ou rideaux mais ça, c'était avant ! On cousait beaucoup à cette époque et beaucoup pour des raisons d'économie.

Depuis bien longtemps, on achète les vêtements ou les voilages tout faits cependant il subsiste encore quelques adeptes de la couture qui aiment fabriquer à partir de patrons, découper, assembler, coudre : robes, jupes, vestes, pantalons, chemisiers...Mais ils sont de plus en plus rares et les magasins de tissus ont tendance à disparaître du paysage de nos rues.

Dans le domaine du prêt-à-porter, Saint-Rémy était l'un des magasins emblématiques de l'époque. Pour acheter un élégant blazer bleu marine à boutons dorés ou un joli costume, c'était une très bonne adresse. Souvenons-nous aussi de Sigrand devenu par la suite Armand Thiéry, du Jockey Club, magasins très réputés également.

Les magasins de tissus :

Bouchara : À Toulon,  dans les années 60-70, le magasin Bouchara était situé au N°7, boulevard de Strasbourg, face à la place de la Liberté, sur le côté droit des Dames de France et sur le côté gauche du Café de l'Amirauté. Cette célèbre marque née à Marseille en 1901, était spécialiste du tissu au mètre, elle a une très longue histoire. Je n'ai pas d'informations sur les dates d'ouverture et de fermeture du magasin Bouchara. En France, les magasins ont en général fermé fin 2006, début 2007. De nos jours c'est une banque qui le remplace : Le Crédit immobilier de France-Méditerranée.

Historique :  

En 1901, ouverture de la première boutique vendant du tissu au mètre destinée à l’habillement, à Marseille par Jacques Bouchara et ses deux beaux-frères Aziel Abrami et Georges Molina. Des tissus au Kilomètre, voilà le concept révolutionnaire ! Cette idée, c’est un des fils, Charles Bouchara qui la développe avec des méthodes toutes particulières de distribution pour l’époque. Auparavant les tissus n’étaient pas en contact avec la clientèle. La vendeuse ne les montrait qu’une fois choisis derrière le comptoir.

Bouchara démocratise entièrement la vente : Les femmes ont un accès direct aux tissus, elles peuvent les toucher, se parer avant l’achat. Charles Bouchara voit grand. Il lance avec ses frères un concept de masse, une enseigne forte, incontournable pour le consommateur et ouvre la première chaîne de magasins sous une même enseigne "Bouchara".

Avec sa chaîne de magasins dès les années 20, Bouchara devient le 1er acteur du tissu sur le marché français. Bouchara s’implante dans les meilleurs quartiers commerçants des villes et monte des annexes à Montpellier et Carcassonne puis entre 1925 et 1935, ce fut l'ouverture de magasins à Bordeaux, Périgueux et Limoges.

Entre 1935 et 1940, c’est la période de développement avec l’implantation des magasins à Strasbourg, Nancy, Lyon, Nantes, Nice, Toulouse, Saint -Étienne, et bien sûr l’ouverture du grand magasin du Boulevard Haussmann (1935) qui devient le vaisseau amiral.

Entre 1940 et 1945, durant la guerre les magasins sont pratiquement fermés du fait du manque d’approvisionnement et de l’occupation allemande. L'enseigne était alors gérée par les 3 frères Bouchara, Charles, Édouard et Raoul, la famille étant d'origine juive, elle subit les "lois d'aryanisation" décrétées par le régime de Vichy et qui avaient pour but de confisquer les biens des juifs. Ils vendent donc leur entreprise à un industriel de Lyon, Jean Barrioz avec qui ils ont un arrangement amical et dès la fin de la guerre, ils récupèreront leur entreprise dans de bonnes conditions.

Entre 1945 et 1969, c’est l’ère de la modernisation et la réorganisation qui s’accélère avec la relève aux commandes assurée par la seconde génération Bouchara à partir de 1955. Le grand magasin d’Haussmann s’agrandit, pour faire face à la concurrence nouvelle représentée par le développement du prêt -à-porter. Un nouveau rayon voit le jour celui des tissus au mètre d’ameublement pour l’intérieur.

Entre 1969 et 1975, le développement des points de vente reprend avec une orientation toute nouvelle: l’implantation des boutiques dans les Centres Commerciaux qui se construisent. Bouchara ouvre à Cap 3000 (Nice), Parly 2 …Entre 1975 et 1992, de nouveaux rayons tels la mercerie et les patrons apparaissent. Au début des années 1990 Bouchara initie les rideaux prêt-à-poser de la maison.

 1992 marque un profond tournant avec un changement d'actionnaires, C'est le groupe Omnium de participations (dirigé par le brestois Robert Lascar créateur en 1980 d'Eurodif et propriétaire de Devred, Burton of London et Maxi livres) qui rachète la marque Bouchara et ses 25 magasins.

En 2005, Cet élan est contrarié par les difficultés financières que connaît la maison mère à cause d’une autre filiale du groupe. Tous les magasins sont cédés mais la marque Bouchara est conservée. En 2006, le groupe Omnium cède plusieurs sites au groupe Inditex-Zara avec reprise du personnel : 9 magasins Bouchara et 5 Eurodif.

Le 5 août 2008, magasin de tissus historique du boulevard Haussmann ferme définitivement. C'en est fini du temple parisien du tissu qui est revendu au suédois H&M.

En 2012, Robert Lascar a vendu à sa fille, Adeline, la marque Bouchara exploitée en licences et chez Eurodif. Sa fille a ouvert aussi un magasin à Cannes. Une ouverture est en cours à Annemasse et un développement est prévisible. Serait-ce un renouveau pour cette vieille marque française ?

Carte postale - "Courez chez Bouchara ! " disait la réclame de l'époque. On aperçoit sur cette photo nocturne, une partie seulement de la vitrine du magasin Bouchara. Au second plan, devant les vitrines des Dames de France, une quinzaine de personnes attendent patiemment leur autobus ou leur trolleybus devant un arrêt de la RMTT.

Carte postale entre 1955 et 1960 environ - Le magasin Bouchara avec son store vert et blanc, se trouve juste à gauche du Café de l'Amirauté. Renault Dauphine, Juvaquatre, Peugeot 403, trolleybus, quelle belle ambiance ! A noter la colorisation totalement fantaisiste en vert, des trolleybus. De nos jours, Bouchara et l'Amirauté ont disparu, les Dames de France sont devenues les Galerie Lafayette.
Carte postale des années 70 -Bouchara vu de la place de la Liberté avec un autobus Berliet de la RMTT qui passe devant. Avec le store bleu, c'est le Café de l'Amirauté.

À la Boule d'Or : Ce magasin également bien connu à Toulon était situé tout en bas du cours Lafayette, face à Castel-Chabre, sur le côté gauche en descendant, juste à côté du magasin de jouets "Au Nain Bleu". Il occupait les numéros 84 à 86 puis 84 à 90. L'enseigne du magasin figurait en grosses lettres peintes sur le mur au-dessus de l'entrée : "A LA BOULE D'OR" encadrée par les mentions, blanc, tissus. Ce commerce a disparu.

Photo Sudiste 12- Ce montage montre l'ancien magasin pris en mars 2012 et à droite une réclame datant de 1951. Cliquer pour agrandir

Carte postale Editions Aris - A gauche du magasin Au Nain Bleu signalé par le petit panneau jaune avec Meccano en lettres rouges, se situe le magasin A la Boule d'Or avec un commerce de graines qui s'est intercalé, ce qui nécessite donc deux entrées distinctes. La Dyna Panhard Z qui stationne devant indique que nous sommes aux alentours de 1954-55 ou un peu plus tard.

Photo extraite d'un film de Guy Chironnier tourné en 1972- Sur ce trolleybus VBRh modernisé, la réclame du magasin figure en bonne place sur la retombée de toiture. Cliquer pour agrandir

Bozon-Verduraz : Dans les années 50-60, Bozon-Verduraz était une autre enseigne très connue à Toulon. Le magasin était situé au coin de la rue d'Alger et de la rue Émile Zola. J'en ai trouvé également trace dans une vieille carte de correspondance à son entête, au N°76 bis du cours Lafayette au sein d'une galerie marchande qui s'appelait "Nouvelles galeries" mais c'était peut-être avant son implantation rue d'Alger. Il y' était indiqué que Bozon-Verduraz offrait à sa clientèle les produits et services suivants : blanc, toiles, lingerie, trousseaux, layettes, bonneterie, confection, tissus d'ameublement.

D'après Jacques Visconti, ce fut par la suite le magasin de vêtements Thiéry qui prit la place de Bozon-Verduraz puis ce fut au tour de la Caisse d'épargne qui a fermé définitivement à son tour vers 2018. En 2021, des travaux sont réalisés pour une transformation de l'immeuble avec un local commercial au rez-de-chaussée et 18 logements.  

Pour l'anecdote, il existe de nos jours une avenue Bozon-Verduraz à la Serinette, elle relie le boulevard Jean-Baptiste Abel à l'avenue Louis Barthou.

 

Photo de gauche, carte postale aux alentours de 1910-1913 - Dès les les premières années du 20ème siècle, rue d'Alger; sur le store au-dessus de la porte, on peut lire "Maison Bozon-Verduraz" et plus haut, une partie du mot "Soiries" Cliquer pour agrandir

Photo de droite : Jacques  Visconti -13/12/2013 - Sur cette photo se trouvait encore la Caisse d'épargne qui  avait remplacé Thiéry qui avait déjà succédé à Bozon-Verduraz. mais elle a fermé à son tour pour être transformée en commerce et logements.          Cliquer pour agrandir

Origine du nom Bozon-Verduraz :  C'est un nom typiquement savoyard qu'on découvre dans des domaines bien différents que celui du commerce de tissus. Le nom est connu tout d'abord par l'aviateur Jean Bozon-Verduraz (né le 29 mai 1889 à Saint-Étienne-de-Cuines et mort le 21 juin 1942), un as de l'aviation français de la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il remporta onze victoires aériennes homologuées.

Toujours dans cette commune de Savoie située dans la vallée de la Maurienne, Jean-Pierre Bozon-Verduraz créa avec son fils Emmanuel, en 1884 " une société ayant pour objet le commerce de la boulangerie, épicerie, mercerie, quincaillerie et meunerie ". L'entreprise familiale connaît une formidable ascension. La production de l'usine se fait connaître sous le nom de " Les petites Savoyardes, Etablissement Bozon Verduraz ", " E.B.V. La Ruche " et surtout " E.B.V. Pâtes La Lune ". A partir de 1936, l'entreprise subit le contre coup des conflits sociaux ( le front populaire étant arrivé au pouvoir) et 600 des 700 ouvriers sont licenciés. Puis l'usine de Saint-Étienne subsiste vaille que vaille, après avoir été rachetée par diverses sociétés aussi célèbres (Biscuits Brun, Lustucru), qu'impuissantes à redresser la situation. L'usine Bozon fermera définitivement ses portes le 31 décembre 1952.

Les autres magasins de tissus : Il y avait également Boka Dralux qui était installé dans l'immeuble moderne au N°1 en haut de la rue d'Alger (face aux meubles Bernard qui eux se trouvaient au N°2 avec leur fameux slogan "Tout le Var se meuble chez Bernard" présent sur tous les bus).

Histoire : La marque Boka a été créée par un nommé Bokanowski. Il crée son premier magasin sous la marque Dralux à Toulon vers 1910 puis il poursuivra par l'ouverture d'un magasin à Paris. Dans les années 80, il y' avait une vingtaine d'enseignes en France qui ont toutes fermé vers 1985.

Photo Jacques Visconti 13/12/2013 - C'est un magasin de vêtements Mango qui avait pris la place de Boka Dralux mais il a fermé à son tour.

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Remerciements : Tous mes chaleureux remerciements à Jacques Visconti pour son aide et ses souvenirs sur les magasins de Toulon

Sources : Collection : Roland Le Corff, Jacques Visconti - Photos : Sudiste 12 (Jean-Marc) - cartes postales d'époque, Capture d'écran d'un film de Guy Chironnier : Les derniers trolleybus de Toulon édité en vidéo par l'ASBTP (Association pour la Sauvegarde des Bus Toulonnais et Provençaux) - Site internet de la commune de Saint-Étienne-de-Cuines

©   Roland Le Corff  2013 -  Page créée le 06/12/2013- Version du 10/10/2023