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Photo R. Le Corff - Toutes les informations sont  tirées du remarquable ouvrage de Gabriel Bonnafoux écrit avec la  collaboration d'Albert Clavel :"1880-1980 Un siècle de transports  en commun dans l'agglomération toulonnaise", paru en 1985 à compte d'auteur.

Imprimé par les Presses  de l'Atelier du Beausset - 83330 Le Beausset.

( épuisé et difficile  à trouver).

(cliquer pour agrandir)

Les prémices :

À la fin du 19ème siècle, Toulon s'était modernisé, la plupart des grands édifices publics seront construits le long du boulevard de Strasbourg entre 1860 et 1887, la gare ayant pour sa part été bâtie en 1852 par le PLM. Ce nouvelles constructions sont très inspirées par le style du baron Haussmann (il  fut d'ailleurs préfet du Var en 1849) qui a embelli les quartiers de Paris de 1853 à 1870 avec cependant une certaine brutalité dans sa manière de tailler dans les vieux quartiers.

Les quartiers périphériques avaient pris de l'extension : Maisons Neuves, St-Jean du Var, le Mourillon, Ste-Anne, Siblas, St-Roch, le Pont du Las puis Ollioules, la Seyne et la Valette. Les déplacements devenaient de plus en plus nombreux et difficiles, les dilligences étaient insuffisantes, des lignes d'omnibus furent établies.

Au début du 20ème siècle, les déplacements étaient assurés par des services hippomobiles. Des petits omnibus, comme les " Roulez " ( parfois orthographiés Roulé ou Roulet) de Dardennes ou de La Seyne, desservaient les faubourgs. Ils étaient tirés par deux chevaux.

Photo origine Marius Bar extraite du bulletin des amis du vieux Revest - A gauche stationne le Roulez de Dardennes quittant le quartier Barbès pour se rendre à La Chapelle des Moulins. A droite, le tramway des Routes.

Des véhicules partaient des places Armand Vallée (porte d’Italie), Saint-Jean (place Louis Blanc), Saint-Pierre (place Gambetta), et de celle des Trois Dauphins (place Puget) à destination des localités proches de Toulon. Des diligences ralliaient Hyères et les villes plus lointaines. C'est un texte officiel du Conseil d'Etat en date du mardi 18 janvier 1876 qui déclare pour la première fois l'intention d'installer à Toulon, un réseau de voie ferrée à traction par chevaux; il fallut cependant attendre le décret d'utilité publique du 16 janvier 1881 pour instaurer officiellement la décision de l'installation de 3 lignes de tramways devant desservir St-Jean du Var, Bon Rencontre et le Mourillon.

Les compagnies :

Plusieurs compagnies exploitèrent les tramways de Toulon et de sa banlieue, en voici la liste avec un bref résumé de leur histoire:

La CGOM : Compagnie Générale des Omnibus de Marseille :

Un premier concessionnaire éphémère : Ce fut la compagnie qui fut choisie au départ du projet pour mettre en place le premier réseau tramways à Toulon; un traité de rétrocession fut signé les 25 et 29 juillet 1881entre la ville de Toulon et la CGOM mais celle-ci fut totalement incapable de tenir ses engagements. D'abord retenue et déjà éliminée dans la capitale phocéenne, elle dispersa ses efforts sur les réseaux en construction à Nîmes et à Nice. Quatre ans plus tard,en 1885, elle fit faillite et sa déchéance fut prononcée au bénéfice d’un particulier, le Belge Arthur Rénier qui en prit la succession; il donnera la preuve de l'efficacité belge. Les premiers tramways (hippomobiles) entrèrent en service dès le 17 janvier 1886.

La STVG et les Tramways Toulonnais (T.T)

En 1895 , la Société des Chemins de Fer et Tramways du Var et du Gard ( S.T.V.G.) rachète la concession à Monsieur Arthur Rénier qui en était le créateur et l'un actionnaires principaux depuis 1889. C'est la STVG qui met en place les premiers tramways électriques en 1897. Un conflit social très dur éclate le 15 juin 1936 et entraînera la déchéance de la S.T.V.G déjà en grande difficulté, le 14 décembre 1937. Depuis 1889, la STVG était une filiale de la puissante Compagnie Générale Française de Tramways (CGFT)

La STVG est mieux connue sous son nom commercial de Tramways Toulonnais (T.T) symbolisé par les 2 lettres T entrelacées. (voir le logo à côté du titre en haut de cette page). Ce logo figurera sur les tramways puis sur les premiers trolleybus et bien entendu sur les uniformes du personnel de conduite et les receveurs et contrôleurs (sur casquette, boutons...). Les tickets seront également marqués Tramways Toulonnais, on peut en trouver datant du milieu des années 50. Voir la page tickets RMTT

La RMTT  (1937)

Le 15 octobre 1937, le conseil municipal crée une régie directe, la Régie Municipale des Transports Toulonnais (la première R.M.T.T) qui exploitera le réseau urbain de la seule ville de Toulon ainsi que le prolongement vers La Valette.

La RMTT  (1951)

6 avril 1951, création de la Régie Mixte des Transports Toulonnais qui reprend le même acronyme et dont le siège sera désormais au dépôt de Brunet; elle existe toujours aujourd'hui.

Transdev

La CGFT (Compagnie Générale Française de Tramways) se transforme en 1953 en Compagnie générale française des transports et entreprises (CGFTE). En 1988, elle cède son activité transport à la Compagnie Générale d'Entreprises Automobiles. En 1980, celle-ci est intégrée à la Compagnie générale des eaux pour devenir ensuite Connex qui deviendra ensuite Veolia Transport. Veolia Transport (anciennement CGEA puis Connex) était une filiale du groupe Veolia Environnement spécialisée dans le transport. Le 3 mars 2011, elle a fusionné avec Transdev pour donner naissance à Veolia Transdev devenue de nos jours Transdev.

Transdev est un gestionnaire de transports en commun, un des plus importants du monde. Il assure à Toulon et sa région, la gestion du Réseau Mistral.

Le 17 janvier 1886, inauguration de la ligne 1 constituée de 2 parties : la 1ère de la place Notre-Dame (de nos jours Noël Blache) à Bon Rencontre et la 2ème de cette même place N.D au pont de St-Jean du Var. Le dimanche 1er août, inauguration du prolongement de la ligne vers la Valette; les choses allaient donc vite et efficacement.  La ligne Toulon -la Valette part de la place de la Liberté et porte le N°2. Les 5 kms sont effectués en 45 minutes soit à une vitesse moyenne de 6,7 km/ h.

Rappelons quand même pour que les choses soient bien claires que ces premiers tramways sont tirés par des chevaux normands et non mûs par des moteurs électriques (voir la page sur les tramways hippomobiles)

1889 : Construction de la ligne N° 3 au départ de la place Louis Blanc en bas du cours Lafayette et à destination du Mourillon, en 1890 elle arrive à hauteur de la rue Lamalgue après avoir emprunté l'actuel bd Bazeilles. Auparavant en 1888, il avait fallu pour la municipalité achever les travaux de construction du boulevard de la Mer; c'est également à cette époque que se crée le jardin d'acclimatation. La compagnie loue un terrain à la Mitre en vue d'y construire un dépôt (voir la page sur le dépôt de la Mitre)

En 1892, le tramway arrive enfin aux Bains Sainte-Hélène ( aujourd'hui les plages du Lido)

En 1894, le terminus valettois est allongé jusqu'à la nouvelle place Camille Ledeau.

1895 : M. Arthur Rénier cède sa concession à la toute nouvelle STVG dont il est l'un des actionnaires. En mars 1895, La STVG réitère sa demande au conseil municipal pour obtenir l'autorisation de passer à la traction électrique.

Société des Tramways du Var et du Gard (STVG) : c'est cette nouvelle compagnie qui va prendre en mains les destinées des tramways toulonnais et les faire passer à l'électrification en 1897.

1896 : Le sous-Préfet de Toulon invite les maires des communes intéressées à se prononcer sur la substitution de la traction animale par la traction électrique. Les chevaux étaient passés de 34 au début de l'exploitation à 105 vers la fin ( voir la fiche inventaire du matériel)

1897 : Les travaux vont bon train et le jeudi 22 juillet s'effectuent les essais entre la Valette et le Champ de Mars avec les toutes nouvelles motrices Schuckert.

La ligne a en effet été livrée " clefs en mains " par la firme allemande Schuckert, de la ligne aérienne aux trente motrices de trente-deux places et aux wattmen, tout au moins au début de l’exploitation, pour ces derniers. Des numéros impairs ont été attribués aux motrices, de 1 à 59. leur livrée est d'un vert olive foncé avec les numéros et inscriptions en jaune.

Les motrices flambant neuves, partent du rond-point du Champ de Mars jusqu'à l'entrée de la Valette, le 25 juillet, les Schuckert roulent dans St-Jean du Var et le 26...a lieu le premier accident ! La cause sera toujours la même dans les années à venir : montée ou descente en marche. La durée du parcours n’est plus que de quinze minutes.

Le vendredi 30 juillet 1897, c'est l’inauguration, vingt-sept mille voyageurs découvriront leurs nouveaux " trams " avec enthousiasme entre Bon Rencontre et la Valette. Fonctionnement parfait : chaque voiture a parcouru 120 kms entre 6 heures du matin et le dernier parcours dans la nuit à 3 heures du matin. Huit voitures sur trente ont circulé.

1900 : la ligne 3 est terminée, on a abandonné le tracé par la rue Lamalgue et l'on passe désormais par les boulevards Bazeilles, du Polygone et du docteur Cunéo, le terminus se situe aux Bains Ste-Hélène. La fréquentation est importante, la ligne dessert la gare du PLM ( l'actuelle gare SNCF) , celle du Sud-France ( voie ferrée métrique de  Toulon à Hyères; elle se situait sur l'emplacement de l'actuel lycée Dumont d'Urville),  les arsenaux, les casernes, les forts et les plages. Que rêver de mieux en somme ?

De 1904 à 1910: arrivée de nouveau matériel : ce sera la montée en puissance de l’exploitation et du trafic, c'est aussi l'arrivée de nouveaux matériels : 10 motrices "Ivry"en provenance des ateliers d'Ivry viennent renforcer le parc; elles sont plus spacieuses ( 50 places au lieu de 32 sur les vieilles Schuckert) avec des banquettes transversales et réversibles ( elles peuvent pivoter à 180 degrés afin que le passager soit toujours dans le sens de la marche) auparavant les banquettes étaient fixes et longitudinales, les voyageurs se faisaient face de part et d'autres du couloir central. Ces Ivry seront nommées "Parisiennes" par le personnel du réseau.

Un peu plus tard arriveront 16  motrices " Carde " fabriquées à Bordeaux. Trois de ces dernières auront le triste honneur d’assurer le dernier roulement sur la ligne des Routes, une cinquantaine d’années plus tard, à la fermeture du réseau ferré. L’arrivée de ce nouveau matériel permettra la restitution des onze voitures louées à l’exploitant de Marseille entre 1898 et 1901.

1902 : Les travaux de prolongement de la ligne 1 sont en cours pour rejoindre Ollioules via le pont de l'Escaillon et la route nationale 8.

9 mars 1903 : les voyageurs circulent de la Valette à Ollioules sans changement sur une longueur de 13 kms, cette ligne devient vraiment l'épine dorsale du réseau toulonnais.

17 décembre 1903 : ouverture de la ligne du Cap Brun; elle démarre du Champ de Mars en direction du terminus de la station Bourgarel (Magaud) par La Rode ( quartier des Abattoirs) et la route du Cap Brun devenue plus tard l'avenue de la Résistance. L’année suivante (1904), le départ se fera du centre-ville, rue Adolphe Guiol.

En 1905, la toute nouvelle voie du Sud France, plus tard Chemins de Fer de Provence, longeant le quai de l’Eygoutier ( appelée plus poétiquement par les Toulonnais: rivière des Amoureux), la croisera à la hauteur du pont emprunté par les tramways et permettra ainsi le passage du quartier des Abattoirs à celui de l’Aguillon.

1904 : Le boulevard de la corniche du Mourillon est enfin terminé, il longe les fortifications sud du fort Lamalgue et permet d'accéder au jardin d'acclimatation dessiné par M. Granger, botaniste de la Marine ( jardin Frédéric Mistral de nos jours) Ainsi on peut rejoindre le Petit-Bois et accéder au pittoresque sentier des douaniers qui permet d'arriver à pied jusqu'à l'anse Méjean et Port-Magaud via la Batterie basse.

Les années passent, passent, les palabres entre la mairie et la STVG n'en finissent pas et rien n'avance du côté du prolongement de la ligne 3 jusqu'au Petit-Bois.Il fallut attendre un décret du 24 octobre 1908 pour déboucher enfin sur la réalisation de ce projet tant attendu par les usagers.

1911 : La ligne est enfin exploitée de bout en bout à la satisfaction des usagers.

Copyright photo Marius Bar - TOULON  -Carte postale ancienne colorisée par Frédéric Durante - La Schuckert N°19 arrivant au bas de l'avenue Vauban.

Sources et iconographie, sites web à consulter :

L'immense majorité des renseignements sur les tramways  provient de l'ouvrage suivant : "1880-1980  Un siècle de transports en commun dans l'agglomération toulonnaise" par Gabriel Bonnafoux (†) et Albert Clavel, paru en 1985 à compte d'auteur; imprimé par les Presses  de l'Atelier du Beausset - 83330 Le Beausset.( épuisé et difficile  à trouver)

Jean Robert (†) " Histoire des Transports dans les Villes  de France" édité à compte d'auteur en 1974 - épuisé ( Jean Robert fut l'un des fondateurs de l'AMTUIR)

Marius Autran (†) : http://jcautran.free.fr/ : Histoire de La Seyne-sur-Mer. - Jean Linnemer : Toulon autrefois - Éditions Horvath 1985

Photos :  Marius Bar, Toulon - Collection Albert Clavel - Frédéric Durante (†)  ARTM (Amis du Rail et des Transports de Marseille) - Bulletin de la Société des Amis du Vieux Revest et du Val d’Ardène Le "Roulez" de Dardennes et souvenirs d’artistes par Jean Faron.

Wikipedia pour l'article sur les Cars Ripert - CNUM : Conservatoire Numérique des Arts et Métiers. - Dessins sur les trucks et bogies dus à Clive Lamming.

Photos de la collection  personnelle de Roland Le Corff : photos prises en 1994 au musée de l'AMTUIR à Saint-Mandé - Photo prise au MPTUR

Musée de l'AMTUIR : http://www.amtuir.org/   Merci  à Thierry Assa, secrétaire de l'AMTUIR qui m'a autorisé à utiliser  des photos provenant de la collection du musée.

©   Roland Le Corff  2003 -  créée le 06/07/2003 - version du 28/04/2021