LES AUTOBUS DE TOULON DE 1935 À NOS JOURS

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Autobus Étoile

  LES AUTOBUS ÉTOILE page 2  

L'histoire des autobus Étoile traitée et illustrée sur 4 pages : page 1   page 2   page 3   page 4

 

La guerre des Étoiles :

Avec la guerre de 1939-1945, les transports collectifs devinrent presque inexistants. Le gazole n'arriva plus. Les Allemands mirent la France au pillage. Le tramway fut rétabli entre La Seyne et Toulon, mais il n'était plus possible de se rendre aux Sablettes par ce moyen, les rails ayant été enlevés par la compagnie. Pendant l'occupation ennemie, il faut noter seulement le fonctionnement de trois autocars à gazogène qui se garaient chez M. Fenoglio. Les tentatives de rétablissement des bateaux à vapeur ne furent que de courte durée.

La Seyne se retrouva à la Libération considérablement diminuée avec la disparition des tramways et des bateaux à vapeur. Seuls les Cars Étoile furent rétablis et assuraient des services réguliers. Mais quelle cohue digne de celle vue régulièrement pour monter dans les tramways.

L'après-guerre :

Le siège des Etoile à Toulon vers 1958

Coll. Roland Le Corff : Ci-dessus 2 cartes postales presques identiques et pourtant de marques différentes : le terminus des autobus Étoile à Toulon boulevard Georges Clémenceau tout près du Champ de Mars. Il s'agit à gauche d'une carte postale des éditions Glatigny ( écrite le 11 septembre 1954) On peut y voir un autocar Chausson "Nez de Cochon" du type  APH 47, on  aperçoit derrière lui, un petit  autocar Renault 215 D ( pour avoir les caractéristiques des Chausson nez de cochon  et Renault 215 D, voir les pages qui leur sont  consacrées)  Remarquer au sol les rails du tramway et dans le ciel, les fils du trolleybus tout nouvellement installé.

Détaillons la livrée de l'époque : caisse bleue foncée et toiture argent; une étoile jaune d'or figure de part et d'autre de la calandre avec le N° de parc du véhicule. -Remarquer à droite de la photo, le grand totem de la station service OZO située près du Champ de Mars; elle existe encore de nos jours sous la marque Total mais le totem a été démoli depuis bien longtemps.

Ci-dessus, à droite, c'est quasiment la même vue légèrement décalée sur le côté gauche (éditions Cap Real-Photo) elle semble prise quasiment le même jour tant les détails sont semblables. Cliquer pour agrandir

A gauche du siège des Autobus Étoile, il y'avait également à cette époque, une station ESSO avec une superbe pompe comme on peut voir sur ce détail agrandi de la carte postale. A gauche, une 4 CV Renault, voiture emblématique s'il en est de ce début des années 50 et au fond à droite, on aperçoit la calandre d'une belle limousine Hotchkiss.

Coll. Roland Le Corff : Ci-dessous un agrandissement des 2 cartes postale montrées plus haut: Nous pouvons ainsi mieux détailler le Chausson APH 47 ( dit nez de cochon) portant le N° de parc 14 et juste derrière le petit autocar Renault 215 D numéroté 30. Tous deux arborent la nouvelle livrée des "Étoile" caisse bleue et toiture argent. Remarquer le logo de la compagnie ( une étoile jaune bien sûr) de part et d'autre de la calandre juste au-dessus du N° de parc.A gauche, bien d'époque également, une traction avant Citroën 11 CV avec malle arrière et au sol les rails du tramway.

Pompe ESSO

Chausson nez de cochon type AP et Renault 215 D

Photo de droite totalement identique: hormis le camion plateau Renault de 5 / 7 tonnes apparemment chargé de rondins de bois; il s'agit d'un type R 4140 à cabine avancée sorti en 1949 qui reçut le surnom peu flatteur  de "Fainéant" eu égard à son moteur couché et non à ses performances plutôt honorables. cliquer pour agrandir toutes ces photos sauf la photo de la pompe Esso au-dessus, à droite.

En 1946, M. Foglino fils, administrateur depuis l'année précédente accepta, la présidence de la société tandis que M. Colin devenait directeur pour quelques années seulement. Il fut contraint à l'abandon de son poste pour raison de santé. M. Foglino assura alors la succession. Nous étions en 1967.

Une Étoile s'éteint :

La société des Cars Étoile depuis la Libération assura seulement les transports collectifs entre Toulon, La Seyne, Les Sablettes et Saint-Mandrier. Les difficultés de rentabilité allaient s'affirmer pour elle aussi. Ses activités furent étendues à d'autres secteurs. Des cars affrétés pour des circuits touristiques permirent aux seynois de découvrir les plus beaux sites de notre département et de la Provence. La société commença à assurer des transports scolaires et le déplacement des enfants vers les centres de vacances.

La réorganisation des transports se posait de plus en plus aux administrateurs locaux et départementaux sollicités pour une aide financière efficace. Les années passaient. L'accroissement des charges devenait tel que les actionnaires ne retiraient plus aucun avantage ; la société vivotait avec peine.

Devant les difficultés éprouvées par la société des Cars Étoile il fallait bien assurer un développement à la fois qualificatif et quantitatif des transports.C'est alors que se constitua le 24 novembre 1978 le S.I.T.C.A.T. (Syndicat Intercommunal des Transports en Commun de l'Aire Toulonnaise) La ville de La Seyne fut à l'origine de cette création avec cinq autres communes . M. Foglino nommé liquidateur de la société des Cars Étoile, tout le matériel et les droits furent vendus au syndicat.

Avec la disparition des Étoiles (comme on disait couramment) une page importante de notre histoire locale était tournée. Il faut souligner qu'ils rendirent à la population des services considérables. Si pendant les hostilités de 1939-1945, la société des Cars Étoile ne fonctionna qu'au ralenti et par des moyens de fortune, elle fut à même, la paix revenue, de reprendre ses services avec une grande régularité. Au total, elle a satisfait les besoins des populations de l'agglomération toulonnaise pendant près d'un demi-siècle.

La loi de l'évolution lui a posé, comme ce fut le cas des transports collectifs précédents, des difficultés insolubles. À partir de 1950, s'affirma la renaissance et le développement considérable de l'automobile.

L'explosion de la voiture individuelle :

Dans les dix années qui suivirent la fin de la guerre, on assista à une véritable flambée dans l'industrie automobile. La prolifération des marques françaises et étrangères et des petits modèles comme la 2 CV  et la 4 CV à la portée d'une majorité de travailleurs explique que le transport individuel allait prendre le pas sur le transport collectif.

On utilisa alors le premier véhicule familial aux sorties du dimanche. On explora d'abord le département puis la région, puis la voiture fut utilisée pour se rendre au travail, mais la proportion des épouses travailleuses croissant sans cesse, on en vint à posséder deux véhicules par famille...La suite, vous la connaissez.

La vie après les Étoile :

Après l'adhésion des autobus Étoile au S.I.T.C.A.T. transformé lui-même en réseau Mistral, les lignes suivantes ont été établies :

La ligne Toulon-La Seyne-Les Sablettes a pris le N° 18, son itinéraire est à peu près celui de l'ancienne ligne des tramways, mais le terminus pour Toulon se situe à Noël Blache et pour La Seyne, sur l'isthme des Sablettes face à la baie du Lazaret, juste avant d'arriver à Saint-Elme. Pendant la saison estivale des bateliers assurent la liaison de Toulon (carré du port) à la plage des Sablettes.

La ligne N° 28 relie les Sablettes aux Hauts de St-Mandrier via St-Mandrier; elle dessert St-Elme, Le Pin Rolland, Nouméa, Vert-Bois puis rentre à St-Mandrier via l'avenue du Maréchal Leclerc. Après St-Georges, elle arrive au terminus des Hauts de St-Mandrier.

La ligne N° 8 relie la Seyne centre à la place Noël Blache, elle dessert l'hopital, le collège Henri Wallon, la gare de la Seyne sur Mer, la Pyrotechnie, Pontcarral, Bon Rencontre, place Martin Bidouré, Castigneau, Gabriel Péri, bd de Strasbourg et arrive au terminus place Noël Blache.

La ligne N° 81  dessert exclusivement la région autour de la Seyne entre le Mai et Fabrégas via le lycée Langevin.

La ligne N° 83 dessert L'Europe -Léry -Les Sablettes

La ligne N° 87 dessert Le Brusc -Six-Fours -Le Mont des Oiseaux.

 Les véhicules des autobus Étoile

Je ne dispose malheureusement pas de la liste des véhicules qui ont composé le réseau des autobus Étoile.

Il y'avait on l'a vu plus haut, au tout début de l'histoire du réseau un (ou plusieurs) UNIC, des Delahaye puis dans l'immédiate après-guerre des Chausson AP (dits nez de cochon) et des Renault 215 D, leur carrosserie était peinte en 2 couleurs bleu pour la caisse et argent pour la toiture, plus tard dans les années 60, il me semble me souvenir qu'ils étaient bleus. avec la toiture grise.

Autobus Etoile Saviem-Chausson S53M

De mémoire, il y'eut probablement des Renault type R 4190, R 4191, des Saviem ZR 20 N, des Saviem SC 1 et SC 2. Plus tard à partir du début des années 70, il y'eut des Saviem S53 M, (voir aussi photos en page 1 et en page 4

Cette photo d'un S53M justement, est issue des archives de la RMTT, elle a été prise lors du tournage d'un film, on aperçoit sur la gauche les rails du chariot de travelling.Le véhicule est déjà siglé SITCAT mais curieusement n'a pas de numéro de parc. Il est immatriculé 9957 RE 83 en 1976. Sauf erreur de ma part,  il s'agit du film "Le jeune marié" de Bernard Stora tourné en 1982 aux environs de Toulon et sorti en 1983. Au pied de l'autobus, il s'agit de Brigitte Fossey et de Richard Berry. ( voir une autre photo du bus page 3)


Autobus EToile Saviem-Chausson S53M
Photo Coll ASBPTP  -Yohan Keller- Saviem-Chausson S53 M N° 309 - cliquer pour agrandir
Van Hool A120 N°3

 © Photo Philippe Matagne - Ci-contre un Van Hool A 120 portant le N° de parc 3 et qui sera renuméroté 303 lors de la reprise des Étoile par le SITCAT. A la toute fin, entre 1978 et 1980 5 autobus Van Hool A 120 N° 3, 5, 15, 22 et 24 furent récupérés par le SITCAT.             

Il est vu ici place Noël Blache en juillet 1979. Il affiche la direction de Fabrégas sur la ligne N°48 et un panneau Pont du Las derrière le pare-brise. La livrée bleue et grise a laissé la place à une carrosserie à base de blanc où le bleu se fait plus discret. Les étoiles jaunes sur fond bleu figurent encore en bonne place de part et d'autre de la girouette.  cliquer pour agrandir


Carte provisoire autobus Etoile
Document fourni par Yohan Keller (ASBTP) - Carte provisoire d'un autobus Etoile délivrée le 12 novembre 1965 sur un Saviem-Chausson immatriculé 850 KL 83.


Sources :

"1880  -1980: Un siècle de transports en commun dans l'agglomération toulonnaise" par Gabriel Bonnafoux et Albert Clavel - Photos collections : Gabriel Bonnafoux -Roland Le Corff - Charge Utile Magazine -Philippe Matagne -Site Internet consacré à la vie et l'oeuvre de M. Marius Autran (†) http://jcautran.free.fr/  Webmaster : Jean-Claude Autran - Site Internet de Charge Utile Magazine Nicolas Tellier (Irisbus-Iveco) - Réseau Mistral http://www.reseaumistral.com - Yohan Keller (A.S.B.T.P : Association pour la Sauvegarde des Bus Toulonnais et Provençaux)

Ne manquez pas de consulter la fabuleuse collection de photos de bus, trolleybus, tramways, funiculaires, trains, téléphériques...de Jean-Henri Manara sur le site Flickr, des photos couleurs d'une grande rareté, datant même d'avant 1963 et d'une qualité exceptionnelle : suivre ce lien : jhm0284: Une véritable plongée dans l'histoire passée des transports de différents pays : France, Suisse, Belgique, Espagne, Portugal, Autriche, Pays Bas, pays scandinaves etc..

©   Roland Le Corff - Page créée le 17/03/2005  -Version du 06/03/2021